Faune très diversifiée

Si la Tunisie a vu défiler sur son territoire des éléphants, notamment à l’époque des guerres puniques, des lions et autres grands félins jusqu’au milieu du XIXe siècle, ce temps est bel et bien révolu (la dernière panthère aurait été abattue autour de 1930).
Si bien qu’aujourd’hui la plupart des grands mammifères font partie des espèces menacées dans le pays. Le seul grand mammifère qui survit en nombre important, bien qu’il soit passablement chassé, est le sanglier sauvage.

La faune tunisienne compte quelque 80 espèces de mammifères, 350 espèces d’oiseaux, 67 espèces d’amphibiens et de reptiles ainsi qu’un très grand nombre de poissons et d’invertébrés. Les montagnes de Kroumirie abritent entre autres des sangliers, des porcs-épics, des cerfs et des genettes. Dans les autres montagnes du Nord, dans les steppes ou dans les plaines, se cachent des animaux tels que le mouflon à manchettes, la hyène rayée, la gazelle dorcas, le chacal doré ou le lièvre du Cap.

Quant à elles, les régions désertiques s’avèrent le royaume du dromadaire, animal indispensable au temps du nomadisme, mais aussi du fennec, avec ses oreilles surdimensionnées, ainsi que de plusieurs espèces de lézards du Sahara, dont le plus gros, le varan du désert, peut atteindre 1,5 m de longueur. Le désert abrite également diverses
espèces de serpents telles que le serpent des sables, la vipère des sables ou la vipère à cornes, de même que plusieurs espèces de scorpions et de petits rongeurs.

La grande majorité de ces animaux ne sont actifs que la nuit afin d’éviter les grandes chaleurs: il faut donc être extrêmement patient et se lever avant l’aube si l’on désire les observer.

Avec ses 350 espèces, la faune ailée demeure bien représentée en Tunisie. Aussi, durant la saison hivernale, de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs, en provenance d’Europe, en profitent-elles pour venir passer quelque temps au chaud.

Dans le nord du pays, notamment dans les montagnes de Kroumirie, on peut observer, entre autres espèces, le pic, la mésange, la fauvette, le gros-bec, le roitelet, de même que le faucon hobereau et l’aigle botté. Le long des principaux cours d’eau permanents (oueds), le martin-pêcheur, le rollier d’Europe, le guêpier d’Europe, le bulbul des
jardins ou le bouscarle de Cetti se font parfois voir et entendre.

Le Parc national de l’Ichkeul, situé au sud-ouest de Bizerte, constitue un véritable petit refuge ornithologique présenté comme l’un des lieux d’hivernage les plus importants en Méditerranée pour les espèces aquatiques. Durant la saison hivernale, qui s’étend de novembre à mars, entre 200 000 et 300 000 canards, foulques, oies et autres oiseaux aquatiques y font halte.

À l’ouest de la ville de Sousse, la sebkha Kelbia forme une vaste étendue marécageuse lorsque les précipitations hivernales le permettent, accueillant ainsi des milliers de grues cendrées, de même que des échasses blanches, des sternes hansel, des glaréoles à collier et différentes espèces de canards.

Plus au sud, le golfe de Gabès attire un grand nombre d’espèces d’oiseaux aquatiques venues hiverner dans la région, notamment autour de l’île Kneiss, où émergent de grandes vasières. Ces hauts fonds vaseux entraînent dans leur milieu de nombreux fl amants roses, bécasseaux variables, pluviers argentés, courlis cendrés, huîtriers-pies, goélands railleurs et goélands leucophées. Les régions arides et même désertiques sont, quant à elles, côtoyées par différentes espèces d’oiseaux telles que le moineau, le roselin, la fauvette, le bruant, la tourterelle, le traquet, l’ammomane, l’alouette,
l’engoulevent, le sirli, la perdrix, l’outarde, le courvite, le ganga, le faucon et le grand duc.

En raison de son littoral, qui s’étire sur 1 300 km le long de la Méditerranée, la Tunisie bénéficie d’une grande diversité de poissons, dont la plupart ont leur nom affiché sur les menus des restaurants. Dans les eaux chaudes de ce coin de la Méditerranée (24°C en été et 14°C en hiver), on trouve une quantité généreuse de poissons comme la sardine, le thon, l’espadon, le loup (bar), le mulet, le pageot, le pagre, la dorade, le mérou, le serran, la girelle, le labre et la murène. L’oursin, le poulpe, la crevette et la langouste partagent également ces eaux. Pour leur part, dans les lacs de Bizerte et
d’Ichkeul, nagent des dorades, des soles, des loups et des anguilles.